« Lorsque nous avons appris que l’église de Shouwang était à nouveau persécutée, nous nous sommes mis à genoux pour prier, rendre grâce et louer notre Dieu, parce que nous sommes ravis que l’épouse de Christ suive son mari de près. »
C‘est une communauté de 1000 membres qui vient d’être touchée par la répression gouvernementale. L’église de Shouwang n’a pas été reconnue comme une « organisation sociale ». Ils en avaient pourtant fait la demande dès 2006, mais leur pasteur n’étant pas officiellement ordonné par l’État, elle n’a jamais été validée.
Samedi, des membres de l’église s’étaient rassemblés pour une étude biblique, mais les autorités sont arrivées et ont exigé la cessation immédiate de ces activités. L’église et les organisations qui lui sont liées ont été fermées. Les biens ont été saisis.
Selon International Christian Concern, les fidèles de l’étude biblique ont été conduits dans une école voisine et ont été interrogés. Il en a été de même pour d’autres chrétiens en lien avec l’église de Shouwang. Les autorités ont demandé à ces chrétiens de signer une lettre leur interdisant de se rendre à Shouwang, mais tous ont refusé. Ils ont été libérés au bout de quelques heures.
Le pasteur Zhang Xiaofeng a quant à lui été contraint de signer et de conserver un document affirmant que l’église « a mené des activités d’organisation sociale sans enregistrement, ce qui constitue une violation des règlements des affaires religieuses et des règlements sur l’enregistrement et la gestion des organisations sociales ».
L’église Shouwang est persécutée depuis sa création en 1993, par le pasteur Jin Tianming et son épouse. Leurs biens avaient été confisqués et ils ont été placés en résidence surveillée de la même manière que d’autres chrétiens de la communauté. Il en est de même pour le pasteur principal, Jin Tian-ming, en résidence surveillée depuis 2006, dont les propriétés ont été saisies par le gouvernement.
Les membres de l’église Early Convenant Church, régulièrement pris pour cibles, ont fait part de leur compassion et de leur solidarité :
« Lorsque nous avons appris que l’église de Shouwang était à nouveau persécutée, nous nous sommes mis à genoux pour prier, rendre grâce et louer notre Dieu, parce que nous sommes ravis que l’épouse de Christ suive son mari de près. »
Ginah Go, présidente de la CPI, déplore cette nouvelle sanction et en appelle à la communauté internationale.
« Le mépris de la Chine pour la liberté de religion de ses 1,4 milliard de citoyens est déplorable. Les chrétiens en dehors des églises sanctionnées par l’État ne peuvent plus adorer sans craindre le harcèlement, la détention ou même l’emprisonnement. Même les églises officielles font face à une pression croissante pour exalter le Parti communiste au-dessus de Dieu. La communauté internationale devrait continuer de faire pression sur la Chine au sujet de ses violations des droits de l’homme jusqu’à ce qu’elle soit disposée à apporter des changements positifs. »
M.C.
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